Dans un collège singulier de Paris, situé dans un quartier classé « sensible », un prof d’EPS, chaque année, propose aux élèves de 3ème de développer le langage du corps à travers la danse contemporaine. Ce prof d’EPS et non de « sport » généreux qui a les belles valeurs de notre école de la république chevillées au corps bouscule les représentations, les préjugés…
Avec ses jeunes de 3ème qui ont souvent peur de s’exprimer, ou encore auxquels on ne donne pas toujours la parole, ces collégiens dits difficiles ou en difficulté que l’on catalogue toujours trop vite quand on ne s’arrête qu’aux notes…, il utilise la danse contemporaine pour mobiliser et intensifier les compétences liées au sensible. Son objectif, par la formation artistique, donner à ces danseurs-chorégraphes le pouvoir de changer le monde de demain.
À l’heure où le nouveau programme d’EPS du lycée demande que chaque élève de seconde (à minima) s’engage dans un processus de création artistique, c’est-à-dire qu’il développe des compétences grâce à la danse ou aux arts du cirque, laissons-nous surprendre, émouvoir par l’imagination de nos élèves qui ont tant de choses à nous dire, nous montrer (même si c’est parfois délicat et éprouvant).
Grâce à ce film qui raconte un projet de création qui sort du gymnase et du collège, vous allez apprécier la force des relations, la qualité des interactions, la profondeur des objets d’apprentissages… que cet enseignant développe par sa bienveillance, son écoute, sa rigueur et son exigence.
Merci à tous ces enseignants, qui comme Yves Le Coz, professeur d’EPS au collège Flora Tristan, accompagnent chaque jeune dans son parcours scolaire qui parfois peut être semé d’embuches, aident chacun d’entre eux, mais plus encore ceux qui en ont davantage besoin, vers des acquis solides et durables… et ainsi démontre que l’école n’a qu’une seule mission celle de former les adultes autonomes, responsables, respectueux, cultivés, sensibles… de demain.
Appréciez le cheminement des élèves, savourez ce qu’ils racontent et surtout « osez la danse », car c’est la seule activité en EPS qui dans l’école permet aux « élèves danseurs » d’exprimer le sensible, aux « élèves chorégraphes » de développer la curiosité et l’émerveillement et enfin aux « élèves spectateurs » de se laisser surprendre, de ressentir les émotions et de s’ouvrir au monde.
Merci à la 3ème B et D, merci « au prof de gym » Yves Le Coz, merci aux musiciens Xavier Eymeric, Marco Papazian et Lecoz, merci à l’image et la réalisation de Benoit Grimont, merci à l’écriture de Anne Hirsch, merci au son de Mathieu Daude, merci à la 2ème caméra de Noa Grimont, merci à Ego Production et Olivier Wlodarczyk pour ces 52 minutes qui donnent envie d’enseigner l’EPS et en particulier la danse… et surtout qui nous nourrissent et nous rendent fiers d’être prof de cette belle discipline.
Bonne projection à tous !
RIGOTTARD Didier
IA IPR EPS de la Zone Pacifique.